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Les monuments antiques du Midi de la France attirent chaque année des milliers de visiteurs s'extasiant sur leur excellent état de conservation. Mais, ils ignorent souvent que les amphithéâtres d'Arles et de Nîmes, les théâtres d'Arles et d'Orange et les temples de Nîmes (Maison Carrée) et de Vienne (temple d'Auguste et de Livie) étaient à l'aube du XIXe siècle dans un état de dégradation avancé. Partiellement démolis, dénaturés, obstrués à divers degrés par des constructions modernes parasites, ils étaient menacés.
Objets d'intérêt et de curiosité pour les savants comme pour les voyageurs depuis le XVIe siècle, il faut attendre le XIXe siècle pour que ces vestiges soient restaurés. Dès lors, l'héritage patrimonial et son entretien représentent un enjeu gouvernemental au sein du Conseil des Bâtiments civils et de la Commission des Monuments Historiques. De l'inventaire à la protection, les circulaires et les textes de lois ont tenté de circonscrire les problèmes soulevés par leur sauvegarde.
Bien que ne bénéficiant pas de la même réflexion théorique que les édifices médiévaux, l'architecture antique ne fut pas négligée par les restaurateurs. Les principes émis s'énonçaient autour de deux thèmes fondamentaux : le respect de l'architecture antique et la question de la lisibilité de l'intervention. S'agissait-il de restaurer à l'identique, de «refaire du neuf» ou de conserver une ruine antique ?
Les restaurateurs ont choisi de dégager les monuments et de les consolider ou de les reconstruire partiellement. La restauration s'accompagnait d'une double réintégration dans la ville, il s'agissait de redonner une fonction au bâtiment et de le replacer dans le cadre urbain.