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Pharaonnes, tsarines, impératrices, reines... leurs titres changent mais leurs fonctions demeurent. Un premier regard les réunirait dans une perspective quasi mythique : parées des étoffes les plus rares, ornées de bijoux somptueux, promises à l'éternité par des portraitistes qui les fixent en des poses hiératiques, comment pourraient-elles être comparées à de simples mortelles ?
Et pourtant leur condition de femme les enferme dans un cercle étroit et bien humain. Les rois règnent, elles les accompagnent. Présences de charme qui représentent le plus souvent une alliance longuement réfléchie mais qui ne saurait signifier un partage du pouvoir. Elles ont, en revanche, une obligation absolue : donner vie à un héritier mâle qui poursuivra la dynastie.
Seules exceptions à cette répartition des rôles : les souveraines à part entière. Reines sans époux comme Elisabeth Ire d'Angleterre, Christine de Suède, ou bien veuves, exerçant la régence, comme Anne d'Autriche ou Blanche de Castille.
Cette souveraineté semble être une des causes premières de la célébrité. Le malheur en est une autre. Marie Stuart, Marie-Antoinette, Astrid de Belgique sont devenues célèbres du fait de leurs tragiques destins. D'autres reines ont marqué l'histoire par leur beauté, leurs amours tumultueuses. La reine Margot, Joséphine de Beauharnais, Grace de Monaco sont entrées dans les mémoires par la force des rêves qu'elles ont suscités.
Les reines célèbres apparaissent ainsi dans la double perspective de la réalité historique et d'un imaginaire qui les a immortalisées. Ce livre qui ne peut prétendre à tout dire s'est efforcé d'indiquer l'essentiel et de s'attacher à faire apparaître ce que fut une condition de femme placée sous les feux de l'histoire.
Universitaire (agrégée de lettres, historienne, elle a été maître de conférences à l'université de Rouen), Paule Lejeune est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Les Reines de France paru également chez Philippe Lebaud.
