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Publié en feuilleton au cours de l'été 1883, repris ensuite en volume par l'auteur, qui tint à en réviser le texte la loupe à la main (1888) et qui toujours professa une tendresse particulière pour ce livre, La Flèche Noire - que les lecteurs français, depuis un certain temps, ont oublié de relire - est le plus célèbre roman «aventureux» de Stevenson après L'Ile au Trésor.
Dans l'Angleterre du XVe siècle en plein conflit fratricide (nous sommes à l'époque de la guerre des Deux-Roses, qui vit s'opposer les partis d'York et de Lancastre - et qui inspira à Shakespeare son fameux Richard III), un gamin orphelin s'aperçoit que son tuteur, fieffée canaille sous le ciel, en veut à sa vie : il s'enfuira dans la forêt, et se laissera «enlever» par une bande de hors-la-loi...
Stevenson s'ingénie ici à prendre à rebrousse-poil - et, disons-le, à pervertir de fort trouble façon - les principes mêmes du roman d'aventures : redoublant en quelque sorte le plaisir que l'on prend à suivre les tribulations, ô combien échevelées, de son jeune héros. Dès lors s'explique-t-on l'admiration que vouaient des esprits aussi critiques que Henry James et Jorge Luis Borges à ceux de ses récits qui interrogent en nous l'enfance : et qui la révèlent tout autre que ce qu'il est de bon ton de dire ou de montrer.
Un classique absolu du genre, publié ici dans une édition soigneusement révisée - présentée par Michel Le Bris.
