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Les Indes noires... C'est ce récit, fondé sur des confessions authentiques recueillies par l'auteur, qui fit découvrir à l'Europe médusée, au milieu du XIXe siècle, la puissance vénéneuse de l'Asie des mystères, où fakirs doués de pouvoirs étranges, meurtriers silencieux, illuminés et fanatiques de tout bord semblaient se donner la main pour faire régner dans l'ombre une sourde terreur. Que ce livre, qui se lit comme un roman noir, ait fasciné Dickens, Bulwer Lytton, Eugène Sue... et la reine Victoria (qui en eut quelques nuits blanches) n'a rien d'étonnant : il révélait l'envers d'un monde trop volontairement rassurant pour être honnête, et dont les esprits renseignés savaient les noirceurs cachées.
Ainsi sommes-nous conviés à suivre - à vivre - les mille et une aventures d'Amir Ali, membre de la société secrète des Thugs, assassins voués au culte de la terrible déesse Kâli, qui revendiquaient chaque année quelque quarante mille meurtres du nord au sud de l'Inde. Leur seule arme : le roumal, mouchoir sacré qui, entre des mains adroites, permet de procéder sans bruit à une strangulation impeccable.
Point de fioritures inutiles en ce «roman vrai» où l'assassin tient avec scrupule la froide comptabilité de ses forfaits, déployant dans l'exercice de son métier une cruauté et un art également sidérants. Son seul regret : avoir été arrêté avant d'avoir pu commettre son millième assassinat.
Ce classique de la littérature victorienne, qui connut en son temps un grand succès populaire, n'avait jusqu'ici été publié en français que dans des versions très abrégées. La présente édition a été soigneusement complétée à partir du texte original de Ph. Meadows Taylor.