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Ainsi commence le journal du docteur Michihiko Hachiya.
Ayant survécu à l'explosion, il se rend immédiatement à
l'hôpital, dont il est le directeur. Il découvre une ville dévastée,
jonchée de cadavres, d'hommes et de femmes brûlés au
dernier degré agonisant lentement au milieu des décombres.
Dans une langue à la fois épurée et précise qui, malgré
l'horreur, ne perd rien de son élégance et de sa pudeur,
il raconte, jour après jour, les deux mois qui suivirent la
catastrophe. Les morts bien sûr, mais aussi l'apparition de
ces étranges symptômes que personne ne reconnaît et qui
annoncent toujours une fin certaine et douloureuse. Face à la
pénurie de nourriture et de matériel médical, à la souffrance
des blessés, aux conditions de vie sordides, les médecins, les
infirmières et ceux qui en sont capables font tout ce qu'ils
peuvent pour soulager les très nombreux blessés et découvrir,
avec les moyens du bord, l'origine de ce mal inconnu.
Outre cet hommage à la formidable solidarité qui se tisse
alors, le récit du docteur Hachiya est un témoignage historique
incomparable sur les événements qui suivent l'explosion de
la bombe - la capitulation du Japon, l'arrivée de l'armée
d'occupation américaine... - et sur la façon dont la population
japonaise les perçoit.
Document précieux et authentique, le Journal d'Hiroshima
propose une plongée inédite dans l'enfer que fut cette ville
martyre. À l'heure où le nucléaire revient au centre des
préoccupations, son actualité en est d'autant plus grande.