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La première résistance à Hitler est allemande. Elle prend des
formes et des moyens divers dans toutes les couches de la
société et tout au long de l'histoire du IIIe Reich. La résistance
ouvrière poursuit son opposition contre le nazisme engagée
sous Weimar, en dépit d'une désunion qui scellera son échec.
Devenues illégales, ses organisations sont laminées et apporteront,
dans l'exil, leur soutien à des groupes clandestins restés en
Allemagne. La résistance religieuse tarde à se manifester, et la
responsabilité de la hiérarchie demeure une question épineuse.
Toutefois, l'Église (catholique et protestante) sera jusqu'à la fin
du Reich un pôle actif de résistance. La résistance des élites
traditionnelles, civiles et militaires, encore plus tardive (si l'on
excepte le Cercle de Kreisau), fut considérée comme une
«révolte de la conscience» de la part d'hommes qui avaient
d'abord choisi de collaborer avec le régime. Le point d'orgue en
demeure l'attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944.
La guerre accentuera le malaise des opposants de l'armée
suscité par la fâcheuse impression de trahir la patrie. Elle créera
également de nouvelles formes de résistance : résistance de la
jeunesse (le groupe Rose blanche), renaissance d'une opposition
de gauche (l'Orchestre rouge), collaboration avec les travailleurs
étrangers dans les usines, résistance de déportés, résistance
juive, etc.
Cet ouvrage, qui s'inscrit dans une nouvelle approche de
l'Allemagne nazie, raconte et analyse une page peu connue de
l'histoire du IIIe Reich et démonte les mécanismes, notamment
culturels et politiques, qui conduisirent des hommes et des
femmes à payer parfois de leur vie leur refus de la barbarie.