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Le GR 11 (ou la Senda) traverse les Pyrénées
d'un bout à l'autre, d'est en ouest, en territoire
espagnol, sur environ 770 km, du cap de Creus
au cap du Figuier, en 40 étapes. Il franchit la Catalogne, un petit
bout d'Andorre, l'Aragon, la Navarre et s'achève en Guipúzcoa.
Des collines boisées du piémont, sur des sentiers et des pistes,
jusqu'à la haute montagne dans les pierriers, sur les pentes
d'herbe et les éboulis, tous les étages de la montagne sont
arpentés.
Aridité catalane, buissons et chênes-lièges, monastères sous
le soleil. À Setcases s'ouvre le pays des hauts cols. Puis ce
sont les Encantats (les «enchantés») et les innombrables lacs
du Parc national d'Aigues Tortes. L'itinéraire s'enhardit ensuite
au pied de l'Aneto, puis des Posets. Arrive Ordesa, s'exaltent
Niscle et le Mont-Perdu : «Beauté implacable de la nature, lent
mirage de l'érosion, collision des sens» selon les mots fervents
de P. Macia. Le randonneur s'aventure ensuite dans la Navarre
des rebonds verts, des forêts profondes comme aux origines
du monde. Enfin, juste avant l'océan, c'est le Guipúzcoa, pays
des chênes, des sources, des palombières. Avec cette traversée,
vous avez affaire à l'une des plus grandioses aventures que
propose le continent européen. Plus facile que la HRP, plus
sportive que le GR 10, la Senda vous demandera plus d'initiative,
plus d'instinct que son cousin français.
Cet ouvrage est un chant d'amour aux Pyrénées, dans la sueur,
la brûlure et l'émerveillement. Pierre Macia s'y révèle auteur,
puisant au plus profond de ses émotions et de sa douleur
de montagnard. «Le GR 11 est un plaisir solitaire, un retour aux âges
farouches de la marche... Au bout d'un moment, on est les rois
du beau chemin rouge et blanc, qui poudroie dans la montagne
éternelle, sous le ciel implacablement bleu d'Espagne, plus sacré que
le plafond de la chapelle Sixtine... La Senda a une âme, une patine,
l'usure d'un vieil objet auquel on tient. Un caractère qui vous hante
longtemps après être revenu à la maison... En montagne, vous êtes
exactement ce que toute société moderne déteste : l'être le plus libre
du monde.»