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Auguste Comte, le fondateur du «positivisme», a construit une des grandes philosophies
systématiques du XIXe siècle. Il développe une philosophie des sciences
qui réordonne toute l'encyclopédie pour arriver à fonder la «sociologie», mais aussi
une philosophie sociale et politique, qui se propose de «réorganiser» la société,
après les bouleversements engendrés par la Révolution française. Comte tente également
de fonder une religion sans Dieu, la «religion de l'Humanité», qui devrait permettre
de renforcer le lien social.
Le positivisme connut en son temps un très grand succès, à la fois auprès des
savants et des politiques, en Europe comme en Amérique latine. Depuis quelques
années, la recherche s'attache à étudier plus précisément l'oeuvre de Comte en elle-même,
qu'il convient de distinguer du positivisme au sens large.
Les articles ici réunis portent d'abord sur la pensée scientifique de Comte, en particulier
sur son oeuvre mathématique et biologique. Ils traitent ensuite de la politique
comtienne, à la fois à la lumière des théories politiques et sociales de son temps, mais
aussi à travers les échos que cette doctrine rencontre aujourd'hui. Ils s'attachent enfin
à éclairer la signification d'une esthétique comtienne très méconnue.
Ces études sont issues d'un colloque international sur Auguste Comte aujourd'hui,
organisé au Centre Culturel de Cerisy-la-Salle en 2001 par Michel Bourdeau,
Jean-François Braunstein et Annie Petit. Elles sont précédées dans ce volume par une
préface de Michel Houellebecq qui manifeste bien la paradoxale modernité de la
pensée comtienne.