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Politiciens et bien-pensants se gargarisent tous les matins du mot
«démocratie», pour ensuite nous le servir à longueur de journée dans
leurs interminables discours. Mais le mot «libéralisme», lui, n'a pas leurs
faveurs. C'est bien étrange, car une démocratie sans libéralisme n'existe
pas ! Mais rien n'y fait. Le libéralisme continue à être rejeté avec horreur,
en particulier sa variante qu'on appelle le néo-libéralisme.
D'accord pour recracher ce néologisme : si être néo-libéral c'est adopter
le marché et seulement ça, alors oui, cette attitude est signe de sénilité
mentale, tout autant que la position inverse consistant à préférer le mythe
d'une économie planifiée.
Il faut être fou pour rejeter l'économie de marché. Mais il faut être tout
aussi fou pour croire qu'elle va résoudre l'ensemble des problèmes qui se
posent aux sociétés et aux individus. Ce livre est consacré essentiellement
aux difficultés qui se présentent une fois admise la nécessité d'une économie
de marché, notamment celles liées à la disparition des valeurs. Il s'agit
de savoir comment retrouver le sens de la justice, de la liberté, de l'équité
dans le monde de l'économie.
Question redoutable lorsqu'on reste profondément attaché aux fondements
du libéralisme. Le tissu moral, symbolique, religieux des sociétés occidentales
était solide lorsque l'économie de marché est apparue. Aujourd'hui
ce tissu, après avoir été déchiré dans les années trente, s'effiloche. Dans un tel
contexte, le libéralisme n'offre pas de réponses toutes faites.
Permettre à chacun de retrouver le sens des valeurs dans ce qui est
devenu un désert axiologique (absence de valeurs) est l'objectif de cet
ouvrage. Il rappelle des principes, pose des questions et relève les faiblesses
d'une doctrine qui, avec la démocratie, constitue l'idéal poursuivi
par les peuples partout sur notre planète.