RECHERCHES SUR DEVELOPPEMENT DE CONSCIEN

Cet ouvrage traite de ce que les anciens humanistes appelaient le microcosme : l'homme, infime à tant d'égards, limité par ce qu'il est, illimité par ce qu'il n'est pas encore, immense par son désir à la mesure du monde, présomptueux parfois au point de prétendre clore, interdire, limiter ou délimiter la recherche...

L'homme se connaît lui-même sous des aspects intérieurs et extérieurs, originalité en relation, permanent et changeant. Il pressent en lui de grandes virtualités et il désire leur libre épanouissement.

La conscience et la raison, qui autorisent la liberté, germent chez l'animal et le petit enfant. Dans l'homme adulte, elles sont portées à un point tel qu'une discontinuité qualitative est introduite. Des processus qui comportent des aspects conscients et rationnels évoluent en partie autrement que des processus qui n'en comportent pas et, s'il est vrai que dans la nature ceux-ci ont précédé ceux-là, il n'y a pas lieu de confondre pour autant antériorité avec prééminence... «Faire», «avoir» et «savoir», certes, s'impliquent mutuellement ; mais ce qui nous intéresse par-dessus tout, c'est la conscience que nous avons du monde, de nos semblables et de nous-mêmes. Si, par extraordinaire, cette conscience venait à diminuer et que nous restions capables de transformer le monde, à quoi cela nous servirait-il ?

Certaines bases économiques assurées, s'il n'y a pas d'autres obstacles, les forces de l'homme sont rendues disponibles et il tend vers l'universalité...

Par ces quelques lignes introductives, l'auteur situe son ouvrage. Psychiatre, humaniste, philosophe, et même un peu économiste, travaillant seul ou en équipe, il s'est efforcé d'éviter la vulgarisation, la technicité et l'ésotérisme. Ce livre intéressera «l'honnête homme», doté d'un minimum de culture générale et amateur d'humanité.

... Parmi les écueils à éviter dans l'étude de la conscience, il faut signaler la phénoménologie, l'apriorisme, le confusionnisme et le réductionnisme physiologique. Au premier plan est l'écueil solipsiste, l'absurde idée que je pourrais être seul à exister, ou à être doué de conscience...

... Ces obstacles dépassés..., la conscience peut désormais être reconnue pour ce qu'elle est : un aspect caractéristique de systèmes psychophysiologiques originaux, relationnés, d'une certaine façon croissants, connotant l'évolution des espèces, des individus, des sociétés, des civilisations, en un mot de l'Histoire à partir d'un certain degré de croissance, à travers des mouvements convergents, divergents ou contraires. C'est ce que cherche à exprimer la loi de différenciation-corrélation-conscience, où la conscience apparaît à la fois comme un signe, une conséquence et un facteur de la différenciation et de la corrélation, comme une forme supérieure d'unité impliquant, respectant, promouvant l'originalité des parties...

... Supplément d'information, supplément de motivation, intériorisation de l'action permettant des opérations réversibles... : il n'est peut-être pas dénué de sens de se demander «à quoi sert la conscience». Mais n'oublions pas que, si elle permet des performances accrues quantitativement lorsqu'on les évalue selon d'autres critères, ce qu'elle apporte de nouveau aux vivants, c'est avant tout elle-même : un changement de qualité.

C'est de quelques points choisis du développement de la conscience que l'auteur a principalement traité dans cinq conférences données entre 1975 et 1979 à Annecy, Chicago et Genève, et reproduites ici. Il s'est plus spécialement placé aux points de vue de la philosophie critique, de la psychophysiologie, de la psychanalyse, de la psychothérapie comportementale et de la spiritualité. Puisse ce petit livre être de quelque utilité.

Product details

• Authors: CHESNI Y, Yves Chesni
• Publisher: Baconniere - La -
• Languages: French
• Product format: Paperback / Softback
• Released: 09.09.1994
• EAN: 9782825202081
• ISBN: 978-2-8252-0208-1
• No. of pages: 164
• Weight: 385 g
• Series: Langages
• Subject: Humanities, art, music > Philosophy