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1880-1914. La Belle Époque. L'Europe est en paix, la France républicaine,
le Pays Basque du Nord blotti dans sa géographie secrète, entre mer et
montagne. Fier, comme ses frères du Sud, de son peuple et de sa langue
échappés à la nuit des temps.
La terre ne change guère, en ce tournant du siècle qui voit la timide
apparition des machines. On laboure, on transhume, on pêche, on
s'expatrie vers les lointaines et prometteuses Amériques. Toujours aussi
vivaces, les traditions et les gestes ancestraux rythment les jours : les
danses et les chants, les processions, les parties de pelote, la chasse à la
palombe, l'église et le marché.
L'artisan travaille comme le fit son père. Mais l'espadrille et la chaussure
vivent leur âge d'or avec la mécanisation. Tandis que les minoteries
s'équipent de cylindres, les moulins à meule font encore chanter les rivières.
Les curistes affluent vers les sources de tout temps fréquentées par les
Basques.
Bayonne, en ses remparts qui s'ouvrent lentement, reste à peu près la
même, bourgeoise et commerçante, tout en profitant de l'arrivée du chemin
de fer, des usines du Boucau, de son port en spectaculaire développement.
La côte confirme avec brio sa vocation touristique née sous le Second
Empire. Après la guerre, bien des changements surviendront. Demeurera
ce que les pères contèrent aux fils et ceux-ci à leurs petits-enfants - la
mémoire qui nous plonge dans cette vie d'autrefois.