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Le phénomène sectaire est habituellement
décrit comme l'emprise d'un gourou sur un
adepte. Mais l'expérience de terrain démontre
que cette approche est insuffisante. On ne peut
étudier les phénomènes d'emprise sans tenir
compte du contexte global dans lequel évolue
la victime et des relations qu'elle entretient
avec son entourage.
Outre le fonctionnement du gourou, de l'adepte
et de leur relation, il faut se pencher sur la
façon dont certains proches non adeptes, que
Jean-Claude Maes désigne sous le nom de co-adeptes,
participent sans l'avoir voulu à la
mécanique mise en place par le gourou.
L'enjeu d'une telle lecture est double : pour les
ex-adeptes, il s'agit de réparer les liens qu'ils ont
malmenés pendant leur passage au sein d'une
secte ; pour les co-adeptes, il s'agit de trouver
des moyens d'agir sur le système d'emprise en
changeant leur propre fonctionnement,
sachant qu'ils ne doivent rien attendre ni de
l'adepte, ni du gourou.
Aujourd'hui, l'étude du phénomène sectaire
entraîne le chercheur plus loin encore, le poussant
à s'interroger sur le fonctionnement de la
société dans laquelle il vit. Le sectarisme n'est
plus seulement une question d'individu ou de
groupe mais il est devenu un véritable phénomène
de société, au même titre que la toxicomanie.
Cet ouvrage propose une vision innovante de la
dépendance et de la co-dépendance d'une part,
du syndrome de Stockholm d'autre part. Au
total, il s'agit d'une théorie originale, bien
étayée, et qui ouvre de nouvelles perspectives.