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Alors que les innovations financières, les subprimes et l'économie de
casino sont brandies par la classe politique comme les seuls éléments
caractéristiques à l'origine d'une crise du capitalisme en ce début du
XXIe siècle, cet ouvrage s'interroge sur l'existence de changements d'une
ampleur aussi importante au cours de périodes plus anciennes. La fin du
XIXe siècle se prête particulièrement bien à cet exercice. Au-delà des
innovations techniques qui s'y multiplient, ce siècle est caractérisé par
des mutations institutionnelles propices à favoriser l'entrée du futur et
des promesses de gain dans les rapports
entre agents. De fin ultime de l'activité
économique, le futur devient objet en soi des
transactions dont une partie peut alors se
détacher des valeurs réelles.
Cet ouvrage se propose de rendre compte de cette transformation
majeure du système économique, des multiples facettes du capitalisme
financier, de ses origines et des mécanismes de mise en gage du futur. Se
détachant de l'idée de rupture souvent associée au XIXe siècle, et en
puisant dans des sources souvent inédites, les contributeurs montrent
que les racines de ce changement sont à rechercher dans des adaptations
des marchés et des règles de l'échange perceptibles dès l'Ancien Régime.
D'un point de vue méthodologique, mêlant le droit, l'histoire et l'économie,
les contributions réunies montrent que les mutations du capitalisme
de cette époque sont adossées à des changements institutionnels et
juridiques qui ont soit créé les conditions du changement, soit accompagné
les changements de pratiques des acteurs économiques.