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Trois mois de fièvre
Un jeune Américain s'essaie à vivre, croit parfois y arriver, puis devant l'indifférence du monde s'aperçoit que son existence est superflue - celle des autres aussi peut-être. Ce mal d'un siècle fasciné par le miroir à facettes de la virtualité, prometteuse de beaux mirages, mais qui perd peu à peu de vue les vieux repères du réel, en a conduit plus d'un à la folie ou au suicide. Au crime aussi. Celui dont nous suivons ici l'histoire, après trois mois de cavale sanglante à travers les États-Unis, ira jusqu'au bout de tout : de la déraison, du meurtre, de l'autodestruction.
Est-ce bien un roman que nous lisons là ? Oui, car Gary Indiana revendique haut et fort tous les privilèges de la fiction. Pourtant son héros n'est pas un personnage d'invention : il s'appelait Andrew Cunanan, et assassina un beau jour de 1997 le flamboyant couturier Gianni Versace sur le seuil de sa villa de Miami...
La presse a salué en Gary Indiana (dont un seul livre a été traduit en français : Perverse indifférence, L'Aube, 2003) un nouveau Truman Capote... et n'a pas hésité à égaler Trois mois de fièvre au légendaire De sang-froid. Exagération médiatique ? Keith Ridgway, préfacier de l'édition française, pense que non : selon lui, Gary Indiana est tout simplement l'un des meilleurs romanciers américains de l'époque : « Jamais dans ma vie de lecteur je n'ai eu le sentiment d'approcher de si près l'essence du crime - ni de me sentir si proche de l'assassin. »