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Est-ce seulement sous l'emprise de la vanité d'auteur que
Richelieu, à cinquante ans, voulut tâter du théâtre ? Est-ce
dans le but de contribuer à l'essor de ce moyen de communication
dont il sentait l'importance ? Dans quelles circonstances
son projet fut-il porté à maturité ? Quels furent les
premiers résultats ? Les pièces des «Cinq auteurs» fournissent
des éléments de réponse à ces questions.
Sous l'apparence d'une équipe, telles formules divergentes
soit de pensée, soit d'exécution, permettront de discerner
les principaux traits des partages complexes entre
l'invention du ministre, l'assistance militante de Chapelain,
la tâche lourde et variée de coordination de Boisrobert, et
la collaboration, peu chaleureuse, de quatre autres poètes.
Parmi ces derniers, les dramaturges purent souhaiter, en
initiant Richelieu à la technique, contrebalancer les fortes
impressions que produisait sur son esprit directif la pugnacité
de Chapelain au service des règles. Tensions qui présageraient
la polémique du Cid.
Le canevas de la Comédie des Tuileries est tout ce qui
nous reste des travaux dramatiques auxquels s'employa
Chapelain. Ce précieux document, à mettre en regard de la
technique de Corneille, illustre les motifs d'hostilité entre
les conceptions du poète et celles du critique. Il aide à dessiner,
à la suite du choc survenu entre eux, la perspective
dans laquelle allait naître L'Illusion comique.