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Les archives casanoviennes du château Waldstein de Dux en Bohème, où
Casanova vécut la fin de sa vie, renferment une volumineuse correspondance
qu'il entretint avec l'Europe entière. Les lettres du comte allemand
Maximilien Lamberg et celles du patricien vénitien Pietro Zaguri, ses deux
meilleurs amis, y forment les corpus les plus importants et les plus intéressants.
D'abord pour les amateurs de Casanova, car ces précieux documents permettent
de le suivre dans ses activités intellectuelles et sociales au-delà du
récit de ses Mémoires, et d'assister à l'élaboration de son oeuvre dans ces
treize dernières années qui furent les plus fécondes de sa vie d'écrivain.
Mais ces documents paraîtront aussi précieux aux historiens de la seconde
moitié du XVIIIe siècle. Les lettres familières, chaleureuses, plaisantes de
Maximilien Lamberg sont des sortes de nouvelles à la main bourrées d'événements,
de faits, de nouvelles de l'actualité politique, sociale, intellectuelle
ou mondaine de l'Europe fin de siècle ; celles de Zaguri narrent au vif à l'ami
vénitien exilé la chronique des dernières années et la chute de la République
de Venise.
Ces deux correspondances ont été minutieusement transcrites à partir
des manuscrits, et ont fait l'objet d'un grand travail de présentation et d'annotation,
afin d'en rendre aisée la lecture. Celle du comte Lamberg se voit
pour la première fois publiée en français, sa langue originale, et dans son
intégralité. Celle de Pietro Zaguri est présentée dans une traduction française,
elle aussi inédite, due aux soins de Gérard Luciani, spécialiste de la
littérature vénitienne du XVIIIe siècle.