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Si le détail événementiel de la Fronde - parfois touffu jusqu'à l'inextricable
- est aujourd'hui accessible grâce à plusieurs publications
récentes, il reste presque tout à dire sur le processus de dégradation qui
a abouti à cette crise, sur la force, la nature, l'étendue des revendications
qui se sont exprimées et sur les réactions des contemporains aux
événements qu'ils ont vécus.
Le phénomène lui-même continue d'intriguer et de partager les historiens
: quel(s) sens donner à cette soudaine explosion d'anarchie à
contre-courant de l'effort continu du siècle ? Comment interpréter ce
brusque retour en arrière après une montée de l'absolutisme monarchique
sous Louis XIII et Richelieu que l'on aurait pu croire décisive ?
Étayé sur une documentation aussi neuve qu'étendue, ce livre
apporte un éclairage nouveau sur le débat politique lui-même, sur les
différents courants de pensée qui se partagent l'opinion publique, sur
les thèses qui s'affrontent aussi bien dans les débats parlementaires ou
les remontrances officielles des grands corps de l'État que dans les pamphlets
- les Mazarinades -, les cahiers de doléances rédigés à deux
reprises en vue d'États généraux qui ne se sont jamais réunis, les traités
politiques composés pendant ou à l'occasion des troubles, voire les correspondances,
les «journaux», les «nouvelles à la main» et autres chroniques
de l'actualité. Tous ces textes contemporains des événements
eux-mêmes n'avaient été examinés jusqu'ici que de façon très fragmentaire
: or ils présentent l'intérêt majeur de nous livrer «à chaud» le sentiment
de la génération qui a fait ou subi la Fronde. C'est elle que ce
livre entend questionner. Il s'adresse donc aussi bien aux spécialistes de
la théorie politique, de l'histoire des institutions, de l'étude des mentalités,
de l'histoire économique et sociale, qu'aux étudiants de ces
diverses disciplines, et plus généralement au grand public curieux de
notre passé.