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Fondé en 1672 par Jean Donneau de Visé le Mercure Galant est un périodique où sont publiés, sans ordre préétabli, des informations et, sous la plume de lecteurs amateurs, jugements littéraires, romans brefs, articles scientifiques, poésies, airs de musique. Il s'en dégage comme une grande fresque représentant les membres d'une société cultivée heureuse de faire connaître des talents qui, sans l'intervention de Donneau de Visé, seraient restés inconnus.
Le public féminin est privilégié. La forme adoptée est celle d'une grande lettre adressée chaque mois à une correspondante fictive représentant l'ensemble des lecteurs. Les provinciaux, souvent méprisés, sont ici mis à l'honneur. Interlocuteurs permanents du directeur, ils reçoivent et envoient des articles venus des provinces et même de l'étranger.
Le soutien est assuré par le gouvernement moyennant une propagande étayée sur un éloge permanent de la personne du Roi. Les succès militaires sont exaltés, les difficultés plus ou moins dissimulées.
L'opinion la plus répandue consiste à faire du Mercure, dans la Querelle des Anciens et des Modernes, le représentant exclusif de la tendance nouvelle, proclamée essentiellement par Fontenelle et Charles Perrault. On trouve pourtant bien des témoignages d'intérêt pour l'Antiquité. Le Mercure Galant apparaît en réalité comme un périodique de transition entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.