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Actes des vingt-quatriemes assises de la traduction litteraire (Arles, 2007)
Traduction/Histoire
Pour leur édition 2007, les Assises de la traduction littéraire en Arles confrontent la traduction avec l'histoire. Vaste sujet aux enjeux multiples, qui s'inscrit dans une réflexion actuelle sur la traduction des sciences humaines et le rôle joué par le traducteur dans la construction des discours scientifiques.
C'est Maurice Olender, archéologue, historien, initiateur de la collection « La Librairie du XXIe siècle » au Seuil, qui ouvre ces trois journées de travail et d'échanges, avec une conférence qui interroge l'origine même de la parole humaine : « En quelle langue Dieu a-t-il dit "Fiat lux" ? »
Deux tables rondes soulèvent quelques questions centrales. Dans la première, des traducteurs d'ouvrages ou de documents d'histoire (S. Benech, J. Carnaud, O. Mannoni, A.-M. Ozanam, sous la houlette d'Antoine Cazé) examinent la place et la responsabilité du traducteur dans la transmission du fait et du commentaire historique. La seconde réunit, autour de Peter France, des historiens de la traduction (Y. Chevrel, M.-A. Vega, B. Banoun) qui, en terrain français, anglais, espagnol et allemand, tentent de définir le rôle joué par le texte traduit dans la constitution des identités et des circulations culturelles.
L'histoire, ce sont aussi des écritures, savantes, ou populaires et romanesques : le nom de Fernand Braudel est à l'honneur dès le premier jour, où Paul Carmignani, braudélien convaincu, anime une table ronde de traducteurs attachés à faire connaître son oeuvre hors de France, en République tchèque, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne. Et, en conclusion des Assises, Jean-Yves Mollier, historien du livre, suit à la trace Alexandre Dumas dans ses avatars sud-américains.
La traduction, du reste, a été cette année aux dimensions de l'Europe, avec, préparée par l'Association des traducteurs littéraires de France, une table ronde professionnelle consacrée à la « situation du traducteur en Europe ».
Les traditionnels ateliers de langues des Assises font, eux, le tour du monde, depuis la Pologne jusqu'à la Thaïlande.