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« Le seul endroit où j'étais sûr de te trouver, c'était le lycée » : voilà ce que dit l'ami algérien au journaliste français, ancien camarade de classe, dans le film d'Alexandre Arcady, Là-bas, mon pays.
C'est dire combien les lycées français du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie constituent le creuset de plusieurs générations. Ceux qui ont usé leurs fonds de culottes sur les mêmes bancs (Français, Arabes, Juifs, Italiens, Espagnols, Maltais, Grecs...) ont partagé les mêmes affres, les mêmes blagues et les mêmes espoirs malgré les soubresauts de l'Histoire. Lieux de séduction intellectuelle et de plaisirs partagés à l'âge de l'adolescence, ces lycées français du soleil ont connu un destin et une ferveur exceptionnels. On y dispensait le savoir avec l'excellence comme devise, on y brassait les identités, les parcours, les langues avec enthousiasme, on y cultivait l'amitié, y compris lorsque, tout alentour, la puissance coloniale commençait à rendre l'âme.
Interroger cette éducation particulière, à l'heure où la mémoire se fait plus sereine, c'est aussi proposer des pistes pour répondre aux défis d'aujourd'hui, quand laïcité et culture commune sont de notions qui vacillent. C'est aussi retrouver, parmi ces anciens élèves, nombre de ceux qui font aujourd'hui la politique et la culture, preuve s'il en est la qualité de ce qui s'est joué, sous le soleil de la Méditerranée, dans ces lycées atypiques de Tunis, Sousse, Alger, Oran, Rabat, Fès...
Avec les témoignages de Férid Boughedir, René Bonnell, Alexandre Arcady, Élisabeth Guigou, Albert Memmi, Dalil Boubakeur, Bernard Guetta, Aïssa Kadri, Claude Hagège, Marc Ferro, Pierre Vermeren, Alain-Gérard Slama, Michel Roussin, Georges Wolinski, Vaira Vike-Freiberga, Philippe Séguin, Claudia Cardinale, Bertrand Delanoë...