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Pays prospère, l'Argentine a sombré dans une incroyable
régression économique et sociale, un véritable désastre.
Ce livre est une tentative pour élucider les raisons qui ont
précipité ce pays dans cette tragédie historique.
Pour ce faire, il explore l'Argentine moderne où, en 1945,
l'espoir de justice sociale prend la forme du «péronisme»,
une pièce clé du «casse-tête» argentin dont il faut démêler
les fils. L'histoire de l'Argentine est une histoire brutale,
faite de coups d'État militaires et de grandes luttes ouvrières.
Entre 1969 et 1975, le mouvement social et politique met en
cause les privilèges de l'oligarchie. Effrayés par l'ampleur
de la crise sociale, les militaires écrasent alors toute
opposition.
L'État terroriste remplace alors l'État-providence.
Le terrorisme d'État n'a pas d'autre explication : il fallait
rétablir l'ordre et la domination en péril, il fallait infliger
une défaite historique au mouvement social.
Les 30 000 «disparus» en sont le témoignage.
Depuis la fin de la dictature, le régime constitutionnel connaît
une «stabilité» ininterrompue. Mais, s'éloignant du modèle
du péronisme traditionnel, il a mis en oeuvre une politique
économique néolibérale, suivant au pied de la lettre les
orientations du FMI et de Washington. L'Argentine s'enfonce
depuis dans une crise majeure.
Depuis quelques années, les classes populaires ont pourtant
vaincu la peur et se sont approprié l'espace public. Elles
revendiquent une autre politique qui consoliderait la
démocratie et garantirait une distribution équitable de la
richesse.
L'Argentine, finalement, n'est pas si lointaine !