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Destin, chance ou patience ont fait d'un jeune homme
le tout premier président de la République française. Puis,
avec un chef-d'oeuvre de coup d'Etat financé, entre autres,
par une ancienne courtisane anglaise, Louis Napoléon
Bonaparte a fait place à Napoléon III.
Après avoir vivoté à Londres, ferraillé en Suisse,
révolutionné en Italie, ce si charmant jeune homme rêve
dorénavant d'être le «père» de la France «moderne».
Et, en effet, il réinvente la France : celle de la politique
nouvelle, de l'appel au peuple, des référendums, comme
autant de plébiscites ; celle du Second Empire, entre coups
de force et sursauts d'idéalisme, entre exils des opposants
(Thiers, Hugo, Eugène Sue...) et grands travaux du baron
Haussmann.
Evidemment, rien n'est jamais simple pour un souverain
infidèle, amateur de fêtes et d'Offenbach, qui fait un
mariage d'amour sans abandonner maîtresses ni plaisirs.
Encore moins pour un empereur qui a des idées socialistes
et qui gouverne par l'autorité.
Mais que peut-on faire quand, héritier du grand
Napoléon, on déteste la guerre, et qu'après quelques
victoires, tout se termine dans le sang du désastre de
Sedan ?
La boucle est bouclée. La pièce est jouée. Mais
Napoléon III a fait ce qu'Eugène Sue n'aurait pas osé
imaginer : un héros de roman qui rêvait plus loin que son
temps.