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L'oeuvre de Paul Landowski (1875-1961), grand prix
de Rome en 1900, est intimement liée à l'architecture
et à la cité. Il s'en dégage une véritable leçon
de la juste échelle en sculpture. Il suffit, pour
en apprécier la valeur, d'une promenade parisienne
du pont de la Tournelle (Sainte Geneviève) à la
place de la porte de Saint-Cloud (Les Sources de
la Seine).
Membre de la section camouflage pendant la Grande
Guerre, il a sillonné la Picardie, carnet de dessins
en main. Humaniste porté par un idéal de fraternité,
il est profondément ébranlé par l'horreur des
tranchées, lui qui formule alors le projet d'édifier
un temple à la gloire de l'esprit humain, le futur
Temple de l'Homme, son grand oeuvre inachevé.
Face à ce massacre, il réagit en sculpteur et travaille
à des hommages monumentaux : une vingtaine de
monuments aux morts érigés dans les villages ou
sur les champs de bataille. Les Fantômes, dressés
sur la butte de Chalmont, près d'Oulchy-le-Château,
qui vit la seconde bataille de la Marne, constituent
son chef-d'oeuvre commémoratif, hommage à ces
poilus sacrifiés, «redressés» dans la mort et rendus
à la mémoire des hommes.