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Attentats terroristes, crimes monstrueux, délits
cyniques, actes barbares, injustices sociales, erreurs
judiciaires... Nous vivons le temps des assassins.
Nous vivons le temps des indignations. Quitte à ce que, à trop
ou mal s'indigner, nos sociétés démocratiques risquent toutes
les contradictions. Quitte à ce qu'elles ne sachent plus distinguer
entre le fait de prendre conscience et le fait de prendre
parti. Entre l'indignation critique qui fonde la dignité et l'indignation
feinte qui, vivant de la posture, meurt de l'imposture.
Entre l'absence de reconnaissance envers les victimes et l'abus
de considération envers les victimes.
À l'heure où les idéologies déforment en l'amplifiant jusqu'au
ressentiment le sentiment de révolte, à l'heure où une
certaine culture contemporaine met en péril la figure même de
l'homme, à l'heure où chacun cherche à rabaisser l'autre en
une surenchère de protestations qui occultent les maux supposément
dénoncés, Jean-François Mattéi s'insurge contre les
fausses insurrections. En donnant, de Platon à Hannah Arendt,
une authentique leçon de philosophie qui éclaire de manière
fulgurante la crise morale que nous traversons.
Car il est temps que l'indignation change de camp.
Et plus que temps que nous en retrouvions le bon usage.