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Si la littérature scientifique s'est souvent intéressée à
la délinquance des mineurs, elle y a rarement étudié
la participation des filles. L'approche, ici interactionniste,
pense les actes déviants, délictueux des collégiennes dans
un système relationnel.
Ainsi, un examen minutieux du système de socialisation juvénile,
que ces adolescentes nomment la loi du plus fort, permet
d'apprécier les enjeux identitaires sous-jacents aux actes
et comportements dits déviants. Et l'analyse des logiques
des «crapuleuses» qui, pour se forger une «réputation»
honorable et distinguée, humilient et manoeuvrent ceux
qu'elles qualifient de «faibles», révèle en fait que
ces adoslescentes «insoumises» font preuve d'attributs
et de comportements traditionnellement associés
à la «masculinité», et reproduisent des dominations
qu'elles subissent par ailleurs.
À partir de différentes enquêtes nationales sur la violence
à l'école, d'une centaine d'entretiens avec des adolescentes
de 12 à 16 ans et d'observations ethnographiques recueillies
durant quatre ans - dans les 11e et 20e arrondissements de Paris,
le centre ville de Bordeaux, et les quartiers nord de Marseille -,
l'auteur brosse un portrait captivant de ces «crapuleuses»
dans leurs collèges, leurs quartiers et leurs lieux de replis favoris
(galeries commerciales, coins reculés de jardins publics...).