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Sous la pluie et le vent, j'étais heureux. Mes cheveux se couchaient sur
ma tête, les mèches étaient des barrettes de chocolat. La flotte ruisselait
dans mon cou, je frissonnais. Je me mêlais aux éléments, ils me
transportaient.
Un but : me dissoudre sous la pluie.
Marcher, dans ces conditions, devenait un moment de bonheur pur. Des
oiseaux m'escortaient quelques minutes, avant de s'enfuir quand je
haussais les mains vers eux.
Mais tôt ou tard je rebroussais chemin.
La musique s'estompait et je me perdais.
Un personnage faussement sot et naïf, entouré de morts mystérieuses
et insolites. Son innocence l'accuse et l'excuse à la fois, ce dont il
s'arrange fort bien. Habité et préoccupé par la nature, les choses de la
vie, il apparaît comme imperméable au monde, qu'il ignore ou
recompose sur le modèle des partitions d'Erik Satie.
Satie qui, dit-on, en frac et haut de forme, poursuivait les nuages en
brandissant une épuisette. Dans l'univers de Thierry Maricourt, chez ces
gens-là où il arrive que "ça pue les rhumatismes, les chaussettes sales et
la bière à pleins seaux", on ne renonce jamais, on apprécie "le bonheur
à la petite cuillère" par la magie du regard d'une Frida belle comme un
soleil.
Didier Daeninckx.