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Rome, 24 août 410. Les Barbares sont vainqueurs. «D'horribles
nouvelles se sont répandues, écrit saint Augustin. Nous gémissons,
nous pleurons et nous ne sommes point consolés.»
C'est l'une de ces époques cruciales où les peuples, les civilisations,
les sensibilités se rencontrent et se jaugent.
Soeur d'Arcadius et d'Honorius, empereurs d'Orient et d'Occident,
fille de Théodose le Grand, Galla Placidia est enlevée par Athaulf,
futur roi des Goths. Une passion inattendue naît entre le ravisseur et
la captive. Leur mariage, célébré dans le rite barbare puis chrétien,
est un acte précurseur, l'expression d'une vision politique novatrice.
En acceptant cette union, Galla va à l'encontre des préjugés de la chrétienté
et de l'éthique romaine. Aveuglés par une morale de mépris et
de xénophobie, ses frères ne voient pas que la fin de l'Empire est
proche. Visionnaire, Galla Placidia est la première à incarner l'ouverture
vers le monde barbare dont la vigueur va, pense-t-elle, sauver
Rome.
Fille, soeur et mère d'empereur, otage puis reine des Goths, soutien
de l'Église naissante, Galla Placidia dirige l'Empire depuis sa capitale,
Ravenne. Aujourd'hui, les merveilles de cette cité témoignent encore
de sa gloire.
Le destin de Galla Placidia éclaire une période fondamentale de notre
histoire. Au terme de dix ans de recherches, Henri Gourdin reconstitue
et révèle cette grande figure féminine.