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Pour diriger la maison d'éducation qu'elle désire fonder à
Versailles, la reine Marie Leszczynska choisit les soeurs de
Notre-Dame, du monastère de Compiègne. La mort de la reine
en 1768 n'interrompt pas le projet que les princesses, ses filles,
Adélaïde en particulier, ont à coeur de mener à bien. Six
religieuses viennent de Lorraine rénover la communauté de
Compiègne, de telle sorte qu'arrivent à Versailles, en octobre
1772, vingt-huit religieuses qui ont toutes opté pour la forme la
plus stricte de la règle de leur fondateur, Pierre Fourier (1565-1640).
Dans des bâtiments séduisants de beauté, construits
pour elles par Richard Mique, elles s'adonnent, pendant vingt
années, à l'éducation d'une soixantaine de pensionnaires et de
centaines de petites Versaillaises, suivant une pédagogie active,
nouvelle à l'époque. Quand, en octobre 1792, les lois implacables
de la Révolution dispersent les communautés religieuses,
elles restent unies et, la tourmente passée, créent à Versailles
une nouvelle école, Notre-Dame du Grandchamp, d'où
naîtront, après l'exil de 1904, d'autres écoles qui sont en
quelque sorte les filiales du Couvent de la Reine. Et puisque le
prestigieux lycée Hoche redonne aux bâtiments, magnifiquement
restaurés, leur destination première, on peut même
affirmer que la fondation de Marie Leszczynska perdure en
assurant à des milliers de jeunes les bienfaits de l'éducation.