Read more
Écrit par un collectif d'activistes et universitaires
californiens après l'entrée en guerre des
États-Unis en Irak, ce livre propose un puissant
décryptage de la conjoncture politique actuelle
envisagée à travers le prisme des catégories
retravaillées de «capital» et de «spectacle».
Une nouvelle phase d'accumulation primitive,
dont la violence n'a rien à envier aux colonisations
ou aux guerres de religion, se combine en
effet depuis le 11 septembre 2001 à un contrôle
des apparences de plus en plus sophistiqué par
les appareils d'État. Lorsque, dans les années
1990, le «consensus de Washington» a volé en
éclats sous la pression de mouvements de
luttes renaissants, le néolibéralisme est passé
en mode militaire et les grandes puissances ont
dû prendre l'habitude de contenir les passions
démocratiques par le biais d'une politique spectaculaire
renouvelée. Du point de vue de l'hégémonie,
c'est la guerre qui est la norme et la
paix une pathologie. C'est aussi dans ce cadre,
à la fois belliciste et surexposé, qu'il faut réinterpréter
les pratiques et les mises en scène de
l'islam révolutionnaire. L'ambition de ce livre est
enfin de dessiner des repères pour les luttes
des décennies qui viennent. Une critique non
réactionnaire, non nostalgique, non apocalyptique
de la modernité, et un scepticisme radical
envers tout avant-gardisme historique, qu'il
vienne des démocraties comme des révoltés de
toutes sortes : telles sont les tâches théoriques
et politiques présentes face à la désorientation
stratégique d'États qui produisent des citoyennetés
faibles tout en dépendant plus que jamais
d'une opinion surmobilisée.