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La haine de Mai 68 est devenue un thème à la mode.
Le slogan de Nicolas Sarkozy, lors de la campagne
présidentielle de 2007, sur l'indispensable liquidation
du legs de 68, ne doit donc pas être réduit à un
propos de campagne. Il s'appuie en réalité sur un
travail idéologique qui a commencé dès les lendemains
des événements et qui s'est poursuivi de
commémoration en commémoration, jusqu'à devenir
une vulgate à la fin des années 1990.
Faut-il voir, dans cette fièvre anti-68, une simple
«rhétorique réactionnaire» ? Quelles en sont les
origines ? Quarante après, Mai 68 mérite-t-il de tels
réquisitoires ?
Pour répondre à ces questions, ce livre reconstitue
la généalogie intellectuelle de ce discours.
L'auteur montre ainsi comment Mai 68 n'a cessé
d'être attaqué depuis des bords politiques opposés,
de la droite extrême à la gauche communiste.
Il souligne aussi que ce long procès s'est accompagné
de profondes mutations dans le monde intellectuel,
marqué par une contre-offensive libérale et
conservatrice, une réaffirmation de l'«humanisme»
et un retour au mythe républicain. Il montre enfin que
cette entreprise de liquidation, justifiant un retour à
des positions conservatrices, s'est accomplie à partir
d'interprétations erronées de Mai 68.
La Pensée anti-68 offre ainsi, pour la première
fois, une discussion d'ensemble de tout un pan de
la pensée française qui a voulu tourner la page des
«maîtres à penser» des années 1960.