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Bénéficiant, en Bohême, de trois mois de permission, le marquis de Bologne,
capitaine au régiment de Beauvoisis, décide de faire à pied les trois milles kilomètres
qui le sépare de ses terres de Champagne, afin de pouvoir s'adonner sans répit à sa
passion de la chasse. Accompagné de son valet de chambre, du grenadier Brin-d'Amour,
et de l'aumônier de son régiment, il va trouver l'imprévu sur son chemin : un
chancelier hongrois qui le retient prisonnier et lui fait découvrir la chasse en traîneau ;
un père abbé bavarois dont la communauté est consacrée à saint Hubert ; des bandits-soldats
bien décidés à le supprimer ; le maréchal de Richelieu qui va lui servir de
mentor en amour ; et surtout la "plus rayonnante créature qui ne s'était offerte à ses
regards", la délicieuse comtesse Aurore.
Voici donc le récit haletant de trois mois de passions ; celles de la chasse, de la
guerre et de l'amour...
«L'ours, en se laissant tomber sur moi, avait posé une de ses pattes sur ma
poitrine ; et quand nous fûmes par terre tous deux, moi dessous, comme de
raison, je sentais cette diable de patte s'incruster d'abord dans les revers de mon
uniforme, puis arriver jusqu'à ma peau par l'extrémité de ses ongles, et enfin
faire craquer mes côtes à force de les comprimer.
«Au milieu du trouble inséparable d'un pareil moment, je comprenais bien
que mon adversaire était frappé à mort ; mais la question était de savoir si, avant
de rendre le dernier soupir, il n'aurait pas le temps de m'ôter le souffle.
«Enfin, je crus m'apercevoir que je respirais un peu plus librement ;
presque aussitôt je reconnus distinctement qu'on me tirait en arrière par les
épaules ; en même temps j'entrevis la lumière du soleil et je me trouvai debout.
...
«En cherchant à reprendre haleine, il me sembla qu'un souffle embaumé,
comme la brise qui passe sur les roses de mai, pénétrait dans ma poitrine
haletante ; au même moment, j'entendis distinctement ces douces paroles, qu'une
voix anxieuse et tendre murmurait à mon oreille :
«- Oh ! dis-moi, je t'en conjure, que tu n'es pas mortellement blessé !»
Ce volume est le septième de la collection des OEuvres cynégétiques complètes
du marquis de Foudras (1800-1872), célèbre "gentilhomme chasseur" bourguignon,
publiée depuis l'an 2000 à l'occasion du deux centième anniversaire de sa naissance.
Un capitaine de Beauvoisis fut publié à Paris en 1849.