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Un automne avec Cioran ou La Sagesse de l'anxiété
Sur le chemin du combat qu'il livre pour gérer sa propre anxiété face à la vie et au monde, Bernard Camboulives a rencontré Cioran dont les Cahiers, ainsi que l'oeuvre française, témoignent d'une lutte sans merci.
Si pour l'auteur de Sur les cimes du désespoir, le désespoir est bien sans solution, il existe tout de même une voie : « Si la raison désavoue l'appétit de vivre, le rien qui fait prolonger les actes est pourtant d'une force supérieure à tous les absolus » (Précis de décomposition). C'est cette « force supérieure à tous les absolus » que l'auteur tente de suivre par une démarche de créativité-critique en plongeant dans le cadre littéraire du très grand écrivain de langue française mais d'origine roumaine que fut et que reste Cioran.
Suivez ce chemin où la souffrance devient ainsi « éternellement conquérante » puisqu'elle conduit à une meilleure connaissance de soi : « La dépression m'a mis sur ma propre voie. Elle a affiné le regard que je porte sur moi-même et sur le monde qui m'entoure. Elle est en fait mon amie qui me rappelle à l'ordre en dépit de l'horreur des crises que j'ai dû affronter. Je ne veux donc pas m'en séparer car ce serait trahir ce que je suis et manquer d'un certain courage car, comme l'écrit Cioran en ses Cahiers, « l'homme n'a pas le courage de désespérer ».
