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Le miroir identitaire
L'Europe qui se construit en s'élargissant a besoin de revenir constamment sur son histoire et sa culture communes pour continuer à exister et à préparer son avenir. Aussi interroge-t-elle fréquemment cette Autre Europe, longtemps ignorée et isolée au-delà du rideau de fer. Or il est admis qu'un fort sentiment d'appartenance commune anime les élites et les populations de l'Europe de l'Est en raison de leur héritage culturel et de leur patrimoine européens : dans cette perspective, le champ de recherche proposé par l'histoire culturelle, interprétée comme une histoire sociale des représentations, s'avère propice à l'examen de cette Europe à découvrir.
L'ouvrage analyse l'impact de l'idée européenne sur la construction nationale des identités culturelles en Europe. Au centre du livre, la Bulgarie, qui appartient à la fois aux Balkans et à l'Europe de l'Est, à la Grande Europe et à l'Autre Europe, constitue un carrefour où se croisent et dialoguent au long des siècles les cultures de l'Orient et de l'Occident. Depuis l'époque du Réveil national de la seconde moitié du XIXe siècle, et durant tout le XXe siècle, la nation et sa culture se construisent progressivement, non sans combats et sans résistances intellectuelles. Les démonstrations proposées s'appuient sur une analyse comparative, qui met en perspective de grands événements de la culture et de la littérature nationales autour des transferts culturels et des transformations des élites intellectuelles à l'Est, et les rapporte aux contextes national, balkanique et européen.
