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S'il est question ici de Renouveau de la Morale, il faut l'entendre au sens d'un renouvellement qui n'est véritablement novateur que parce qu'il renoue, par-delà trois siècles de casuistique, avec les conceptions du prestigieux théoricien de la morale que fut saint Thomas d'Aquin. C'est cette morale que le Père Pinckaers s'efforce de restituer dans sa pureté originelle et dont il fait pressentir l'actualité et la vitalité sous la rude écorce de son vocabulaire technique. L'alliance du nouveau et de l'ancien, leur rencontre au sein de l'actualité marquent ce livre d'un caractère particulier. Celui-ci découle de la méthode historique strictement appliquée à la lecture des textes médiévaux.
La première partie analyse les principes généraux qui doivent guider le moraliste quand il entreprend de s'instruire chez saint Thomas.
La deuxième partie pose les jalons essentiels de l'analyse du dynamisme moral comme recherche de Dieu : le bonheur, la Vérité divine, la finalité de l'agir moral et enfin la vertu qui est tout autre chose qu'une habitude.
La troisième partie est consacrée à l'espérance, qui est analysée avec minutie et clarté. Ainsi se révèle la structure nettement théologale de ces recherches de théologie morale. La lecture de ce livre se recommande à quiconque se représente la morale chrétienne comme le code immuable des interdictions et des permissions. A la morale d'obligation et des cas de conscience, on voit se substituer une morale centrée sur l'amitié, restituant à la finalité une place de premier plan et à la vertu son rôle de ferment d'un progrès continu au sein de chaque destinée humaine singulière.
A travers les thèmes multiples mais convergents qu'il développe, cet ouvrage prouve que le recours aux grands maîtres de la théologie classique n'est pas inspiré par une curiosité archéologique, mais par le désir de guider le chrétien d'aujourd'hui dans sa recherche morale, c'est-à-dire dans sa quête de Dieu.
