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Résister au mal. Le prendre en dérision. S'en protéger. Conjurer la peur
du don qui contamine l'air ambiant : «Même un enfant de deux ans va te
dire ce qu'est le sida». L'imaginaire et le réel s'interpénètrent dans cette
appréhension chaotique d'une «maladie étrangère» qui porte pourtant un
nom bien connu des Lobi du Burkina Faso. Dans la langue des Lobi, sida
veut dire araignée. Or la maladie sida est justement comme l'araignée
dont nul n'ignore les mauvais tours... La découverte de cette homonymie,
doublée d'une homologie clinique, constitue la trame narrative de ce livre.
À l'aide de récits et de dessins, des Burkinabè y racontent tour à tour :
les humeurs souillées, la mort, l'exclusion, la peur, l'impuissance, la transmission
sous la forme d'une possible contamination intentionnelle, mais
aussi les mille et une façons d'en dompter le funeste cours, sans oublier le
désir, la séduction, le plaisir, la jouissance et même l'amour.
Le sida évoque certaines affections contractées au pays des Blancs, au
temps des «grandes» guerres et de la colonisation. On en a eu raison ;
alors pourquoi pas du sida et ce d'autant que l'Onusida et la Banque
mondiale viennent d'y déclarer la traque en pays lobi. Dans les contes,
Araignée la rusée ne l'emporte pas toujours.