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En rompant avec le représentant légitime du trône le 29 septembre 1589 en plein cœur des guerres de religion, la capitale du Dauphiné s'engageait dans la voie escarpée de la dissidence. Par quelle logique, à la fois rationnelle et irrationnelle, les esprits tourmentés mais prudents des habitants avaient-ils fini par mettre un terme à leur loyalisme envers le roi, telle est la question centrale posée par Stéphane Gal. C'est ce long cheminement qui mena une cité de l'obéissance à la dissidence, ainsi que l'extraordinaire palette des comportements humains face aux bouleversements politico-religieux que le livre met en lumière. Fragment par fragment, l'auteur reconstitue l'espace-temps d'une crise qui plongea les habitants de Grenoble dans des tourments et des angoisses, dans des engagements et des rejets. Il restitue une manière d'écrire l'histoire dans laquelle l'événement, ses contingences et les individualités ont un poids. Au fil des pages. Lesdiguières surgit ainsi comme l'acteur majeur de l'échec ligueur. Mais dans ce contexte de bruits et de fureurs, la rhétorique exceptionnelle du premier président Ennemond Rabot, humaniste épris de paix et d'unité, permet aussi de mieux comprendre les rêves et les projets des parlementaires dauphinois dans les dernières décennies des guerres de religion.
