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«Ce jour-là était le 3 mai 1821.
Par les temps clairs, les vigies postées au sommet du pic
de Diane pouvaient distinguer un navire à soixante milles en
mer ; c'était donc la distance à laquelle il était prudent que
l'Aigle s'arrêtât, bien qu'en cette saison le pic sourcilleux qui
dominait Sainte-Hélène fût toujours embrumé de nuages.
- C'est là... fit le vieux Jourdan en tendant le bras vers
l'horizon.
Et les grognards se réunirent à l'avant, silencieux, tous
leurs vieux coeurs battant la générale.
L'Invisible avait été réparé pendant les longues journées de
navigation qui avaient rempli une partie du mois d'avril :
aucune trace de rupture ne subsistait à la surface de sa coque.
L'enseigne Doret en avait vérifié avec soin l'étanchéité.
Aussitôt que le vapeur eut stoppé, le sous-marin fut mis à
l'eau. On fit le point, on vérifia les boussoles de l'Aigle et de
l'Invisible, et il fut formellement convenu que le ralliement
aurait lieu au point même où on allait se quitter.
Quand ? C'est ce qu'il était impossible de préciser,
même à quelques jours près, car tout dépendait du résultat
de l'expédition de l'Invisible, et le sous-marin pouvait
être amené, pour en être plus certain, à retarder de plusieurs
jours l'heure de l'exécution. Il avait été muni dans ce
but de huit jours de vivres. Mais il fut entendu aussi que si
l'Invisible était obligé de renoncer à enlever Napoléon par
surprise, l'Aigle, à son tour, tenterait un débarquement de
vive force sur la côte ouest, en arrivant de nuit et en faisant
irruption à Longwood à la pointe du jour.»