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Au XXe siècle, les guerres ont produit des représentations de
toutes sortes : de la littérature à la sculpture, en passant par
la gravure, la peinture, la photographie, le cinéma, l'affiche,
le dessin animé, la bande dessinée ou la caricature. Plus de
guerres possibles sans «images en guerre» impliquant toutes
les nations, belligérantes ou neutres. Ainsi, à une époque où
la propagande connaît une révolution médiatique, la circulation
des représentations fait de la Suisse un observatoire
privilégié dans cette géographie culturelle.
Les deux guerres mondiales ont à la fois instrumenté et miné
le caractère «objectif» des images dites documentaires
- les reproductions photographiques en premier lieu. Leur
instrumentalisation a instillé une certaine défiance, voire
un rejet radical face aux différentes formes de conditionnement
visuel. Plus fondamentalement, les deux conflits
mondiaux ont introduit une crise de la «représentation».
Les techniques et les codes visuels qui prévalaient jusqu'alors
ne pouvaient en effet plus rendre compte de la spécificité de
la guerre moderne, caractérisée par la violence souvent
statique des tranchées, par l'horreur inédite de l'univers
concentrationnaire ou les visions stupéfiantes des champignons
atomiques. Ces images nouvelles ont remodelé notre
imaginaire et contribué à nourrir des mémoires de la guerre
qui se sont employées à légitimer ou stigmatiser certains
acteurs politiques ou sociaux une fois la paix revenue.
Indiscutablement, ces représentations ont influencé notre
histoire de manière décisive.