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Un bateau-lavoir amarré à la berge du canal, des étendages de toiles et de fils sur les prés et, parfois, une cheminée d'usine qui se découpe sur l'horizon. Sur les grèves, les membrures d'une goélette inachevée, ou en attente de son premier voyage à Terre-Neuve... tel était, au XIXe siècle, le paysage de bords de Rance.
Etabli entre les Monts du Mené et les rivages de la Manche, ce petit «pays» fut en effet le lieu d'un ensemble d'activités artisano-industrielles, développées en relation avec les potentialités offertes par la terre et la mer ou avec l'aménagement du territoire. On y a moulu blé et sarrasin, tissé chanvre et lin, construit des bateaux, fabriqué du papier, tanné des peaux, récolté du sel, cuit du sucre, brassé de la bière, produit de la chaux et des briques... Tout cela était le fruit du labeur quotidien d'hommes, de femmes et d'enfants fondus dans une communauté rurale forte, dont l'évolution fut faite de «permanences adaptées» en ce siècle plus généralement connu pour ses révolutions.
A partir de données d'archives et d'un travail de terrain, c'est à la fois une histoire et un paysage qui sont retranscrits, au travers de trois tableaux : le territoire, les activités, le bilan industriel. Avec le questionnement sur la mémoire surgit, inévitable, l'interrogation sur la gestion de cet héritage.
