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Est-il vrai que le christianisme, grâce aux débats théologiques
autour de la Trinité (un Dieu en trois personnes)
et du Christ (Dieu et homme en une seule personne), a
élaboré une notion de «personne» que la pensée antique
avait toujours ignorée ? Quelle fut, par conséquent, sa
véritable contribution à l'émergence progressive du sujet
moderne ? Seule une étude historique précise, fondée sur
l'interprétation de nombreux textes sélectionnés dans une
longue période, peut nous permettre d'échapper à des
généralités plus ou moins vérifiables.
Dans une telle perspective, le présent ouvrage s'est proposé
d'examiner à nouveaux frais les auteurs chrétiens
de l'Antiquité (et aussi, par contraste, quelques auteurs
païens) en s'appuyant sur l'étude des mots latins et grecs
que ceux-ci employaient (persona, prosopôn, hupostasis).
Loin de refaire une histoire du dogme trinitaire ou christologique,
il a pour ambition d'évaluer ce qui, sur le terrain
philosophique, a été légué - ou non - à la pensée
médiévale et moderne à l'issue de débats théologiques.
Ainsi contribue-t-il à éclairer les problèmes complexes de
la fécondité philosophique de la théologie et des apports
de la foi à la raison - qui iraient jusqu'à la création de
concepts inédits - et le rôle qu'aurait joué le christianisme
dans l'émergence de l'individu au sein d'une culture
antique qui raisonnait surtout en termes collectifs.