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La «révolution parisienne», animée par Étienne Marcel au
milieu du XIVe siècle, apparaît bien, après plus de 600 ans,
comme l'acte de naissance politique d'une capitale.
Immensément peuplée pour l'époque, auréolée d'un prestige
inégalé grâce à son université et dirigée par une bourgeoisie
puissante, Paris ne pouvait rester indifférente aux malheurs de la
France : la dynastie des Valois, sans grand prestige encore, un personnel
politique fréquemment corrompu ou incompétent, une crise
économique et financière persistante, des antagonismes sociaux
accentués, des défaites militaires infligées par l'Angleterre...
Comment ne pas regretter l'âge d'or de Saint Louis ?
Issu de la fine fleur de la bourgeoisie riche de Paris, fière de son
ascension et aspirant à accroître son influence, Étienne Marcel
naquit vers 1310 et grandit dans ce climat de trouble et de nostalgie
du vieux temps. Orateur énergique, soldat valeureux, et chef ambitieux,
il tenta, en nouant des alliances successives et contradictoires,
de contraindre la royauté à la réforme. Prévôt des marchands, c'est-à-dire
magistrat suprême de la bourgeoisie qui gouvernait Paris, il
exerça une sorte de dictature de salut public qui fit de lui, pour un
temps, le véritable maître de la France.
Sans doute l'objectif était-il trop ambitieux, les adversaires trop
puissants, les alliés trop cyniques, les amis trop timorés. Il fut assassiné
en 1358 par des membres de sa propre famille, qui assouvissaient
des rancunes personnelles et débarrassaient la bourgeoisie
parisienne d'un homme qu'elle considérait comme trop extrémiste.
Le projet d'une monarchie «contractuelle» et de la sauvegarde de
l'unité française fut remis à plus tard...