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L'histoire du socialisme est l'histoire d'une ambition gigantesque, la
poursuite du rêve d'une société maîtrisant son destin. Cette ambition a
engendré enthousiasme, espoir, réformes et violence. On est mort pour
et par elle, on a vécu pour et par elle, et la question de savoir ce qu'il en
reste paraît légitime. Mais qu'est-ce au fond que le socialisme ? Quelle
est sa place dans nos démocraties libérales, alors que ce mouvement a
connu ces dernières années un net recul en Europe ? A-t-il les ressources
nécessaires pour se renouveler ? Ou est-ce la fin d'une histoire ?
Autant de questions qu'un historien engagé, qui «a fait ses gammes
politiques dans l'ombre portée de Mai 1968», se pose dans cet essai
d'une grande perspicacité. En trois chapitres habilement menés, il
convoque les premiers révolutionnaires (Fourier, Blanqui), les maîtres
à penser (Karl Marx, Jean Jaurès, Léon Blum) et les icônes (Lénine,
Trotsky, Mao) du socialisme, sans oublier des réformistes moins connus
comme Eduard Bernstein ou Henri de Man. Il montre comment,
d'abord transcendés par leur foi en une transformation globale de
la société, encore revendiquée par le candidat François Mitterrand
dans son discours d'Épinay en 1971, les socialistes ont abandonné
définitivement au cours de ces trois dernières décennies toute idée
d'une refonte totale de l'économie pour assumer un compromis avec le
capitalisme. Aucune tendance en Europe n'y échappe, que ce soit celle
des travaillistes en Grande-Bretagne ou celle de la social-démocratie en
Allemagne et en Suède. Le socialisme ne serait-il plus désormais qu'une
famille politique comme les autres ? Ou bien reste-t-il porteur d'une
réorganisation future de l'humanité ?