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En novembre 2006, un tableau de Jackson
Pollock, toile n° 5 1948, atteignait le prix
record de 140 millions de dollars. En septembre
2008, Damien Hirst court-circuitait
les galeries et proposait directement aux
enchères 218 de ses oeuvres. Au final ? Un
chiffre d'affaires de 120 millions de dollars.
Entre janvier 2004 et 2009, la cote des
artistes chinois s'est accrue de 416 %.
Par quelle alchimie un morceau de toile,
une installation peuvent-ils valoir plusieurs
millions d'euros ? Contrairement aux biens
usuels, pour lesquels la valeur dépend de
caractéristiques essentiellement techniques,
la valeur d'une oeuvre d'art contemporain
résulte d'un jeu complexe d'interactions
entre différents acteurs : artistes, galeries,
conservateurs, commissaires d'exposition,
collectionneurs, critiques, dont les actions
et les choix sont perçus comme autant de
signaux attestant de la qualité de l'oeuvre.
Le talent, bien sûr, mais aussi le hasard et les
stratégies se mêlent pour donner naissance
à des hiérarchies de valeurs, qui font in fine
l'objet d'un relatif consensus.
Cet ouvrage propose de décrypter les
rouages d'un marché généralement considéré
comme le temple de l'irrationalité.