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L'Ancien : Y en a marre. Tu dois te conduire réglementairement.
Le Milicien : C'est-à-dire en assassin ?
L'Ancien : Enfin petit, le boulot est pas compliqué. Pas commode au tout début, c'est vrai... Me souviens du premier type. N'avais pas l'intention de lui casser sa pipe. Mais voilà, y avait décidé de jouer au héros. (...) Pendant long-temps, son crâne fracassé avait agité mes nuits. Après ça...
Le Milicien : Tu as contracté un coeur de pierre.
L'Ancien : Y en a eu beaucoup d'autres après ça. Mais plus aucun n'est venu torturer mon sommeil.
Le Milicien : Aujourd'hui, pourquoi t'attaques-tu aux pauvres gens ?
L'Ancien : Des gens ? Nous ne tuons pas des gens. Nous nettoyons, nous astiquons notre territoire. On préserve l'environnement de toutes les merdes.
Le Milicien : Tu sais... ils nous ressemblent beaucoup.
Congo, Tchéchénie, Kosovo, Timor, Siera Leone ou ailleurs... bref un pays où "les humains ont tous défait leur visage depuis longtemps... où personne ne reconnaît plus personne... où personne n'entend plus personne..."
Dans ce pays (imaginaire ?) et en ces temps de "lessivage radical", la diablerie fait école au grand banquet de la peur. Les truands se disputent la palme du mérite en alignant leurs trophées. Et les victimes - au vu du sort réservé aux vivants - finissent par se réjouir d'avoir bénéficié du service avisé des mitraillettes, machettes et gourdins des miliciens "décontamineurs".
Avec son style très personnel et pour "préserver un résidu d'humanité". Maxime N'debeka nous plonge dans l'univers sordide des guerres fratricides, tout en levant un coin du voile sur ceux qui tirent les ficelles des réjouissances. Il signe ainsi son grand retour au théâtre après avoir une nouvelle fois vécu - de très près - les ravages de la folie des "diables à longue queue".
