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L'heure est grave. Dominée par un nationalisme aveugle, la Suisse
a ouvert une crise avec l'Union européenne en attaquant les
accords conclus avec elle. Bousculée par la multiplication
d'initiatives populaires dangereuses, elle est entrée dans une ère
d'incertitude. Desservie par un système de gouvernement
inconsistant, elle n'a ni cap, ni gouvernail. Handicapée par une
monnaie forte, elle voit ses entreprises s'interroger sur leur avenir
dans un pays devenu imprévisible.
Bien que la prospérité soit menacée, nul n'ose affronter les
démagogues qui manipulent l'opinion. Apeurée, la Suisse semble
verrouillée par un populisme omniprésent. La droite nationaliste se
radicalise et veut couper la Suisse du reste du monde. La droite
libérale se laisse entraîner dans son sillage ou n'a plus que la
déconstruction de l'Etat comme idéal. Le centre se cherche. Seule
la gauche a les forces susceptibles d'éviter au pays l'isolement et
un appauvrissement progressif.
Pour autant, le Parti socialiste n'est pas perçu comme un moteur
crédible du changement. Pire, ses démarches confortent les
structures qu'il faudrait bousculer, tandis que son discours irrite les
esprits qu'il conviendrait de rassembler. Quelles sont ses erreurs ?
Comment libérer son potentiel ? Peut-il fédérer ce camp de la raison
dont la Suisse aurait tant besoin ?
Aujourd'hui, l'attentisme n'est plus de mise. Toujours écartées,
des réformes de structures deviennent nécessaires. Jamais
assumées, des vérités sont à dire. L'adhésion croissante des
citoyens à des idées simplistes et brutales lance un défi aux
formations politiques soucieuses du bien commun : qui sauvera la
Suisse du populisme ?