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La mort d'Oussama Ben Laden, le 2 mai 2011, victime au Pakistan d'un guet-apens mené par les corps spéciaux des marines américains, fixe un point de non retour - symbolique et matériel - pour le destin des démocraties occidentales : le crime devient justice. Le deuxième numéro d'Outis! questionne le sens de la fin d'Oussama Ben Laden. Une fin, en réalité, sans fin : la disparition de son corps sert à faire tenir debout son fantôme. Ben Laden a toujours été un spectre. Son apparition rend la guerre « infinie », la démocratie « sans limites », l'illégalité planétaire « légale », la justice du plus fort « raisonnable ». Elle représente l'occasion pour incarner la domination de l'incertitude qui gouverne une planète qui n'est pas gouvernable, et pour cette raison, du moins pour certains, terrorisante. La guerre contre la terreur, au fond, n'est autre qu'une guerre contre tout ce que nous ne connaissons pas. Contre le Néant. Contre la possibilité de dire Non.
Avec les contributions de J. Alkatout, P. Amato, K. Ambos, M. Antonioli, A. Aponte Cardona, B. Aspe, D. Bartoli, I. Bonacossa, A. Brossat, A. Cera, M. Cancio Meliá, M. Delmas-Marty, E. Fronza, C. Galli et alii.