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Le Languedoc se souvient encore, parfois avec dans le coeur une rage contenue, d'un Simon de Montfort et de sa horde de barons déferlant sur les villes de Toulouse, Carcassonne ou Albi, des escarmouches désespérées d'un Trencavel, des efforts d'un Raymond VII pour rétablir la paix ; lui, le grand seigneur qui ira jusqu'à s'humilier le 12 avril 1229, jour où « on vit le comte de Toulouse, Raymond VII, un des plus puissants barons de la chrétienté, comme un chevalier qu'on dégrade en le dépouillant pièce à pièce de son armure, déposer, pour le présent, un à un, les plus beaux privilèges attachés à sa couronne de suzerain, et pour l'avenir, renoncer pour ses descendants, en faveur de la maison de France, à l'héritage que leurs aïeux n'avaient que trop payé. » (Auguste Nicaise).
Pour tout le reste, les livres sont nombreux qui rapportent l'épopée cathare et qui soulignent l'importance toute moderniste du pog montségurien, ou qui conduisent aux rêves d'un Graal wagnérien.
Mais qui se souvient d'un Robert le Petit, dit aussi le Bougre ; un ancien hérétique de la tendance bogomile qui, comme premier Inquisiteur, sévit dans le nord de la France et plus particulièrement en Champagne ?
Qui sait, mis à part quelques historiens, que la légende rapporte qu'un Fortunat, chassé d'Afrique par saint Augustin, vint se réfugier sur les terres des ducs et comtes de Champagne et qu'il y entreprit de convertir un chef de brigands, un certain Widomar qui aurait fait, du mont Huymer son repaire ?
Cette interrogation amène l'auteur à un constat qui nous rappelle notre ignorance de l'hérésie champenoise qui sévit durant tout le Moyen Âge dans le nord de la France, et qui est sans doute à l'origine du catharisme français. Une hérésie sans doute frustre en comparaison des enseignements languedociens, mais naturelle et pleine d'une angoisse religieuse ainsi que d'une indétermination doctrinale chez nombre de clercs.
