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«Ce qu'il y a de plus profond en l'homme, c'est la peau
- en tant qu'il se connaît» écrit Paul Valéry. Casanova,
longtemps l'homme de toutes les superficialités, parcourt
sans discontinuer cette surface de l'être, non pour
s'y oublier, mais justement «en tant qu'il se connaît».
Sur l'épiderme, s'affichent les plus vertigineuses métamorphoses
autant que se dévoilent les plus éclatantes
révélations : l'homme y découvre de quelle étoffe il est
fait. Ce que tente de retrouver l'écrivain au fil des pages,
c'est moins une vérité ou une essence qu'un corps à nouveau
capable de profondeur. La mémoire du désir renvoie
à cette anamnèse charnelle, qui se déploie à l'écart de
la conscience et de l'intériorité mais au sein du théâtre
des peaux et des parures. L'Histoire de ma vie tend à en
rétablir la splendeur et à en relancer les élans, s'efforce de
reconquérir cette chair perdue pour ainsi triompher de la
seule réalité véritablement superficielle : le temps.