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L'épistémologie française n'est pas seulement la branche locale
d'une discipline internationalement pratiquée. Elle est une tradition
de pensée spécifique qui affirme la solidarité de problèmes (allant
de la théorie des fondements de la connaissance à la philosophie des
sciences) que d'autres traditions tendent à dissocier.
Les études rassemblées ici répondent à deux questions.
La première porte sur les écoles de pensée et les institutions. La
réaction des penseurs français (Duhem, Poincaré, Rougier) face au
positivisme est étudiée, tout comme l'influence d'épistémologues
français (Duhem et Meyerson), sur la philosophie des sciences américaine
(Quine, Kuhn). Puis le rôle d'auteurs et d'établissements qui
ont établi un dialogue entre épistémologie et histoire des sciences
est mis en évidence.
La seconde question porte sur les grandes figures de l'épistémologie
en France. Celles-ci concernent, avant même l'utilisation du
mot «épistémologie», les études philosophiques sur la science
entreprises par Auguste Comte, Claude Bernard, Ravaisson,
Cournot, et plus tard par Bachelard, philosophe des sciences autant
que philosophe. Les épistémologues français ont aussi analysé de
manière féconde des champs scientifiques spécialisés : logique et
mathématiques (Herbrand, Nicod, Cavaillès), physique (Poincaré,
Meyerson, Kojève, Destouches), biologie et médecine (Canguilhem),
droit (Eisenman).
Un éclairage quasi exhaustif, par les meilleurs spécialistes
contemporains, de la tradition de l'épistémologie à la française au
cours des deux derniers siècles.