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La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation envers l'oeuvre
des Français outre-mer demandait dans son article 4 que les programmes
scolaires reconnaissent le «rôle positif» de la colonisation. Devant le vaste
mouvement de protestation suscité par cette disposition, le président de la
République, après avoir d'abord parlé de la «réécrire», a finalement demandé
au Conseil constitutionnel de l'enlever d'une loi que, pourtant, il avait lui-même
promulguée et que les parlementaires de sa majorité avaient encore
confirmée deux mois auparavant. Mais demeure un article 3 qui confie les
recherches sur l'Algérie et l'empire colonial à une Fondation où des lobbies
nostalgiques risquent fort de faire peser une menace sur la liberté des historiens.
Ce livre s'efforce d'analyser les problèmes posés par ces articles. Dans quelles
conditions ont-ils été préparés et adoptés, sous l'action de quels groupes
de pression ? Quelles en sont les conséquences pour une discipline qui
occupe une place importante dans notre système scolaire et universitaire ?
Quels problèmes se trouvent posés à l'enseignement de l'histoire de la colonisation
? Quelles relations entretient-il avec des groupes de mémoires qui
ont pris une importance considérable depuis quelque temps ? Et doit-on,
comme le demandent certains, associer dans un même rejet cette loi et toutes
les autres lois en matière de mémoire et d'histoire ?
Autant de questions qui appellent des mises au point et des débats apaisés
afin que l'histoire puisse s'écrire librement et que l'école ne devienne pas
l'instrument d'intérêts particuliers rétrogrades.